FAQ :

Risque sismique en Haïti :

Haïti est soumis à un risque constant de tremblement de terre. En effet, l'archipel des Grandes Antilles, dans lequel se trouve le pays, marque la limite entre deux plaques tectoniques: Amérique du Nord et Caraïbes. En ce sens, plusieurs blocs de la croûte terrestre sont pris entre ces plaques, qui continuent de converger l'une vers l'autre à un rythme d'environ 2 centimètres par an et selon une orientation nord-est/sud-ouest. Les zones de rupture, ou failles, sont donc déformées par le mouvement des plaques nord-américaine et caribéenne.


Haïti possède deux systèmes de failles très actifs, qui ont pu être le siège de tremblements de terre historiques majeurs. Au nord, il y a le système de faille Septentrional, qui s'étend sur 800 km. Au sud, le système de failles d'Enriquillo s'étend sur 600 km. L'île d'Hispaniola est donc prise entre ces systèmes et est soumise à des mouvements compressifs: ceux-ci peuvent provoquer des chevauchements entre blocs structuraux, ce qui explique le relief haïtien.
Cette zone sismique à haut risque a donc connu des catastrophes majeures, répertoriées depuis 1701.

Peter Molnar et Lynn Sykes, en 1969, ont analysé plus précisément les tremblements de terre des Caraïbes pour montrer que, dans le nord des Caraïbes, ils étaient le résultat d'un mouvement de glissement est-ouest entre la plaque caraïbe et la plaque nord-américaine. Ils ont été les premiers à montrer que l'île d'Haïti se trouve précisément au contact de ces deux plaques. L'île doit d'ailleurs son existence à ce choc géologique : des tremblements de terre s'y produisent depuis des millions d'années et continueront à s'y produire pendant des millions d'années encore.

Première carte tectonique de la région Caraïbe-Amérique centrale [Molnar et Sykes, 1969], basée sur les mécanismes au foyer des séismes régionaux, montrant le déplacement vers l'est de la plaque Caraïbe par rapport aux deux Amériques. L'île d'Haïti se situe exactement à la limite entre ces deux plaques qui se déplacent l'une par rapport à l'autre.

Si l'on connaît les failles susceptibles de se rompre lors de futurs tremblements de terre et si l'on dispose d'un catalogue des tremblements de terre passés, il existe des méthodes permettant de quantifier les mouvements possibles du sol lors de futurs tremblements de terre dans n'importe quelle partie du pays. La représentation géographique de ces informations est appelée "carte des risques sismiques".

La carte ci-dessous a été réalisée dans les mois qui ont suivi le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Elle utilise des informations sur les failles sismiques connues et le taux de sismicité en Haïti qui étaient assez limitées à l'époque. Elle montre que le niveau de risque (ou de menace) est élevé dans tout le pays - et dans toute l'île !

Carte de l'aléa sismique régional de Frankel et al [2011], décrite ici en termes d'accélération maximale du sol (APS). Les couleurs représentent l'accélération du sol qui est susceptible d'être dépassée sur une période de 50 ans, avec une probabilité de 10%. L'accélération du sol lors du tremblement de terre de janvier 2010 à Port-au-Prince est estimée avoir atteint 0,1 à 0,3 g

Cette carte a été officiellement intégrée au code national de la construction en Haïti afin de fournir aux ingénieurs et aux architectes les informations quantitatives dont ils ont besoin pour concevoir des bâtiments et des infrastructures qui résisteront à d'éventuels tremblements de terre en Haïti. Des travaux complémentaires à l'échelle des principales villes du pays ont permis.

Les séismes qui ont marqué l'histoire d'Haïti :

Ressources :

Informations utiles pour Raspberry Shake (version française)

Informations utiles pour Raspberry Shake (version créole haïtienne)

Guide pour les citoyens sismiques en Haïti (version française)

Guide du citoyen sismique en Haïti (version créole haïtienne)